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 Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel

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Ilmaha Ua

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Héraut de la Trinité
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Ilmaha Ua


MessageSujet: Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel   Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel EmptyJeu 7 Aoû - 21:46



Ilmaha Ua






« Il y a quelque chose au delà du désert. Je le sais. »





Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel 979532merreth



SURNOM : L'Enfant-Fleur, "Saint" Ilmaha, Ilma
ÂGE : Vingt-huit ans, peut-être plus, peut-être moins
SEXE : Homme
ORIENTATION : Hétérosexuel


QUALITÉS : Courageux. Généreux. Inventif. Juste. Curieux. Sens du sacrifice
DÉFAUTS : Grossier, souvent vulgaire. Mélancolique. Se dit désabusé mais est un idéaliste déçu qui ne s'assume pas


GHILDE / CLAN : Ar'Aan
STATUT SOCIAL : Bien que des marchands l'aient trouvé, il se considère de la caste des serviteurs : il est ici pour servir le peuple, un point c'est tout.
TITRE : Héraut de la Trinité
PROFESSION : Prêtre/Saint






POUVOIR



Peut-on parler de pouvoir à proprement dit ? Ilmaha a un don. Certes. Mais placé sous les aiguilles noires, son don n'explose pas, son don ne gagne pas en puissance. Ilamaha guérit extrêmement vite. Les blessures semblent ne jamais s'infecter, et cicatrisent sans laisser la moindre marque. Son organisme semble ne jamais tomber malade, ni être la proie de poison. L'indifférence de cette capacité à l'influence des aiguilles noires laisse penser aux prêtres qu'il s'agit de sa nature. Ilma aussi le pense. Mais lui n'ira pas trouver d'origine surnaturelle à son don. Loin de là.
S'il doit vraiment y avoir un contrecoup, c'est que cette régénération exceptionnelle n'apporte pas que des bons côtés à la vie de Saint vivant d'Ilmaha. Dans de nombreuses cérémonies, il est obligé de se mutiler, voire de se brûler, afin de montrer à tous le don des Dieux. Et Ilma n'est vraiment pas insensible à la douleur.






CARACTÈRE & PHYSIQUE



Difficile de trouver Prophète moins enthousiaste qu'Ilmaha. Désigné volontaire pour être une des figures emblématiques de la religion, il ne brille pas par sa foi, bien qu'élevé par des prêtres de Dos'Ara. Ça, bien sûr, il le dissimule. Ce serait mauvais pour les affaires, et surtout pour l'image qu'il donne au peuple. Il s'est convaincu, à tort ou non, qu'il devait asssumer son rôle de Héraut des divins, alors pourquoi pas. Il y a à reculons, mais il y va tout de même. Les espérances de centaines de personnes reposent sur lui. Alors il se sacrifie. Quand bien même il est le dernier à embrasser la Foi. Amoureux de la liberté et des arts, son statut ne lui permet cependant pas de les dévoiler à la vulgaire plèbe. Pas qu'il n'aimerait pas, mais une fois encore, prisonnier d'une image et d'un rôle, il ne peut se le permettre. Alors pas le moindre sourire en public, pas le moindre rire. Pas de blague, pas de mots vulgaires – et les dieux seuls savent à quel point c'est compliqué pour lui – pas le moindre débordement est autorisé pour le "saint". Ce qui augmente sa tendance à la mélancolie et la rêverie. Au cynisme, aussi. Pourtant, Ilmaha a un cœur empli de tendresse et de bonté. Tendre la main au plus démuni, voilà ce qu'il aimerait faire, plutôt que d’ânonner encore et toujours les mêmes bénédictions et sermons ! Défendre le faible grâce à sa rhétorique, retirer ce système de castes injuste, abolir l'esclavage, trouver des systèmes pour mieux approvisionner l'eau et les ressources, savoir tout ! Et surtout... surtout... Trouver ce qu'il y a par-delà le désert.

Pour ce qui est du physique et du charme, Ilmaha n'est pas le moins bien pourvu. Certes, son visage affiche toujours un masque de sérieux, ou complètement absent (ses figures publiques), mais même son côté sinistre ou songeur ne lui retirent pas ses magnifiques yeux sombres ou un corps, qui, sans être herculéen comme certains inquisiteurs, est plutôt bien bâti. Merci les séances d’entraînement, le jeûne et l'interdiction de se goinfrer de pâtisseries au miel. Sa peau est parfaitement lisse, car aucune blessure n'a réussi à y imposer sa cicatrice. De même que pour les tatouages, aucun ne restait. Alors on a pris l'habitude, pendant certaines cérémonies, de lui peindre à même la peau les symboles et les glyphes de la Trinité. A part ses yeux et ses cheveux, Ilmaha a un visage plutôt quelconque, se dissimulant facilement dans une foule.






HISTOIRE



Le désert est un redoutable ennemi.

Selon la légende, l'Enfant-Fleur est né de ces plaines désertiques, au plus profond de la fournaise.

Tandis que Dos'Ara observait de son regard implacable Merreth, il y vit une fleur, seule au beau milieu du sable. Sachant que ses yeux inquisiteurs auraient tôt fait de brûler la fragile plante, il fut ému de son sort et décida de lui donner protection et assez de vie pour qu'elle puisse se déplacer jusqu'à une eau salvatrice, où elle pourrait vivre en paix et croître. Alors le vent souleva le sable, polit les feuilles et les pétales. Bientôt, le souffle fut si fort qu'il déterra des os qui vinrent protéger la fleur, puis lui façonner des membres. Les racines noueuses d'un arbre desséché vinrent compléter le reste, jouant le rôle de tendons et de muscles pour permettre à la structure osseuse de se mouvoir. Le crâne délicat et cornu d'un Cerf des sables trôna bientôt au dessus, et Dos'Ara prodigua à cet ensemble deux yeux de pierre noire et brillante pour que la créature puisse voir le monde et trouver son eau, puis il commanda au sable de veiller à la survie de la plante.

Bien protégée par la cage thoracique et les racines, la fleur put ainsi se déplacer jusqu'à l'oasis le plus proche. N'ayant guère d'énergie, ni de sens de l'orientation, elle s'égara et erra de longs mois dans le désert. Elle y rencontra des nomades, qu'elle observait de loin, curieuse et apeurée comme une enfant. Tout lui parut merveilleux : les flammes des camps des hommes qui se reflétaient dans ses yeux de pierre polie. Le sable qui glissait sous ses pieds d'os et de lierre. La chaleur suffocante qui faisait craquer ses os et brûler ses racines. Les mirages, aussi. Ah, les mirages. Mais, plus que tout, c'étaient la lune et les nues étoilées qui avaient sa préférence. Elle aurait voulu les contempler pour l'éternité.

Mais à force de parcourir le désert pour en trouver ses merveilles, la fleur oubliait que son corps partait en morceaux et que trouver une oasis devenait pressant. Et puis une nuit, vint la toute dernière, l'ultime. Trop égayée et fascinée par la vie qu'elle découvrait, elle en avait oublié les indications de Dos'Ara et s'était perdue, loin de toute eau. La volonté de Dos'Ara avait été accomplie. N'étant pas le gardien de vie, il ne l'avait dotée que d'une existence éphémère, trop courte, même pour un humain dont la vie vacille et s'éteint aussi facilement que la flamme d'une bougie. Il lui avait dit de trouver de l'eau, et elle ne l'avait pas fait. Elle n'en était que la seule et unique responsable, et ne pouvait tenir rigueur à personne d'autre qu'elle-même.

Alors la fleur s'assit au milieu du désert, et contempla une dernière fois ce ciel qui lui plaisait tant. Sachant que cette nuit serait sa dernière sur terre, elle pleura. Des larmes jaillirent des yeux d'obsidienne et se mirent à couler sur le crâne tout craquelé par la chaleur des yeux de Dos'Ara, puis sur le sable qui se dépêcha de les boire. Aanessa regardait la pauvre créature et s'apprêtait à la recevoir, mais soudain, le sable cessa de boire les larmes de la fleur-os, et une flaque d'eau, de plus en plus grande, jusqu'à ce que la déesse Lith Merë finisse par lui apparaître. Celle-ci avait été émue par la tristesse de la fleur, et avait décidé de lui créer une oasis, afin qu'elle ne se dessèche pas. Mais la fleur secoua son crâne aux yeux de verre noir, et lui répondit :

« Ô Déesse, ce n'est pas ma mort que je pleure, car ma vie a été rallongée par la grâce et la bonté du Dieu Dos'Ara. Mais je pleure car plus jamais je ne pourrais voir le ciel, plus jamais je ne pourrais voir les hommes jouer, donner la vie, danser et rire, plus jamais je ne pourrais voir la plante qui pousse, l'animal qui se meurt. En me faisant vivre, Dos'Ara m'a donné la plus belle des récompenses, mais je pleure de quitter tout ceci. Ô Déesse, si je dois redevenir simple fleur, fait-moi oublier la vie que j'ai reçue. Car en avoir les souvenirs et ne plus jamais pouvoir la contempler ou la vivre serait le plus cruel des châtiments. »

Lith Merë réfléchit, puis sourit.

« Ainsi donc, c'est la Vie que tu as goûtée que tu veux ? Soit, je te l'accorde. Mais n'oublie pas, petite fleur, que la Vie n'est pas faite que de merveilles, elle est aussi souffrance. Et les hommes souffrent plus que quiconque. Acceptes-tu le présent que je t'offre ? Acceptes-tu de devenir humaine ? »

Cette fois, ce furent des larmes de joie qui jaillirent des yeux de pierre, et la fleur accepta. Lith Merë la plongea dans un profond sommeil, puis lui donna vie. Les os s'accordèrent et formèrent un squelette harmonieux. Les racines devinrent muscles et tendons. Le sable devint chair et peau. Le crâne prit la forme de celui d'un humain, et les yeux de verre noir se fermèrent sur des paupières de tendre peau et de longs cils sombres. Lith Merë observa ce qu'elle avait créé, et sourit. La fleur devenue humaine se réveilla sous son doux baiser, lui sourit en retour, et replongea dans un profond sommeil où elle trouverait oubli de sa vie de fleur et du don de vie qui lui avait été accordé par les dieux Dos'Ara et Lith Merë.

Plus tard, des marchands trouvèrent un enfant, mâle et nu, aux yeux égarés, et le ramenèrent dans leur cité. Sa douce peau avait été brûlée par le soleil, mais quand ils virent sa guérison miraculeuse, ils louèrent les dieux.

Et à raison, car le regard de Dos'Ara sur l'enfant n'avait jamais été que bienveillant, et plus jamais il n'aurait à souffrir de la brûlure de ses yeux. Car la fleur avait trouvé son eau.

La fleur avait trouvé la Vie.


Foutaises. Le désert est un redoutable ennemi. Et rien d'autre. Si je ne sais rien de mon passé, ce n'est pas parce que j'ai été un enfant-fleur. C'est juste que, gamin, j'ai passé des mois, des jours, des années, que sais-je, à errer dans le désert, et que ce dernier m'a dépouillé de tout ce que j'avais. Je ne sais même pas comment j'ai survécu. Les prêtres non plus. Peut-être pour ça qu'ils tendent à donner à mon existence un côté mythique.

Bande de cons.

Vous aussi, vous vous demandez quelle est la part de vérité là dedans ? Je peux vous l'assurer, très fine. Je ne sais pas qui a été le premier à fabuler ainsi. A vrai dire, j'en ai rien à carrer. Tout ce que je peux vous dire, c'est que j'ai effectivement été retrouvé à poil et brûlé jusqu'à la couenne par le soleil, sans le moindre souvenir de qui j'étais, de ce que je faisais, ou d'où je venais. J'avais huit ans. Peut-être plus, ou peut-être moins, c'est difficile à dire. Disons que j'étais un mioche, ça règle la question.  Un miracle impossible à accomplir, pour un morveux, que de survivre nu comme un ver, sans eau ni nourriture. Pourtant je l'ai fait. Me demandez pas comment. Comme dit plus haut, j'en sais foutre rien. Peut-être que les prêtres ont raison, après tout. Peut-être que je suis un enfant-fleur. Personnellement, j'y crois pas. Mais faut bien trouver un nom à ce miracle. Et Enfant-fleur est le seul que les prêtres ont trouvé. Ilmaha Ua, qu'ils m'ont nommé. L'Enfant-fleur. D'une originalité confondante, n'est-ce pas ?

Bon, je vais essayer de pas m'égarer encore une fois. C'est compliqué d'écrire et de faire un récit clair et concis, de pas aller ailleurs, rajouter une pensée personnelle, tout ça. Surtout que ça fait des années que je porte ça sur le cœur. Enfin. Je vais arrêter de m'apitoyer sur mon sort, et continuer mon histoire.

C'est donc à plus ou moins huit ans et gravement brûlé que des marchands tombèrent par hasard sur moi. Ils parcouraient le désert jusqu'à Evant'ÿs. Pour les plus jeunes d'entre nous, qui liront peut-être mes mémoires plus tard, la Route Pourpre n'était pas encore en place. Ou du moins pas totalement fonctionnelle. Les travaux avançaient bon train, mais elle n'était pas terminée. Voilà pourquoi, au bout d'un moment, les marchands furent obligés de marcher dans le sable plutôt que sur des pavés, et tombèrent sur moi. Aussitôt, ils m'abritèrent dans leur caravane, à l'abri du soleil, et apaisèrent comme ils le purent mes plaies et cloques. Enfin, ça, c'est ce qu'ils me racontèrent par la suite. Je dois avouer que je ne me souviens pas vraiment de cet événement. Tout ce dont je me rappelle, c'était de la nécessité de marcher, car autrement j'allais mourir. La sensation du sable brûlant sous la plante de mes pieds. Et de la chaleur, partout. Comme si mon corps était fait de feu, et qu'il se consumait, se calcinait au fur et à mesure de mes pas. C'est tout.

Quand ils arrivèrent à la cité, ils me confièrent au bon soin d'une troupe de prêtres et de guérisseurs.  Evant'ÿs est le siège du culte de Dos'Ara. Les prêtres ne sont pas les meilleurs en ce qui concerne la guérison. Tant qu'à faire, j'aurais préféré tomber à An'Trazza. Mais ils n'eurent pas grand chose à faire. Parait-il, des brûlures et des plaies qui auraient du prendre des mois à guérir et laisser des marques ne laissèrent plus aucune trace après quelques semaines. Les prêtres mirent ça sur le compte de l'efficacité de leurs prières. Moi, j'aurais mis ça sur le compte de mon don. Ou de ce qui n'est pas mon don, mais on y reviendra. Chaque chose en son temps.

Quand les prêtres m'avaient soigné, j'avais dans mon poing, serré, une amulette. La chaleur dans le désert avait été tellement forte que l'amulette avait imprimé son glyphe sur ma paume et le métal avait à moitié fondu. Aujourd'hui je n'en garde aucune marque. Mais l'amulette frappa les esprits des prêtres, qui coururent chercher leur Mestre. Car ce qui était gravé dessus ressemblait étrangement au signe de Dos'Ara. Je dis bien ressemblait, car même s'il y a des similitudes, il y a des fioritures en plus et... bref, je crois que je m'égare une fois encore.

Quoi qu'il en soit, les prêtres et leur Mestre crurent que j'étais envoyé par le dieu lui-même, et se mirent à me bichonner comme jamais. Ma guérison miraculeuse renforça leur conviction de mon origine surnaturelle, sinon protégé par Dos'Ara. En effet, sans Sa bienveillance, comment aurais-je pu, marmouset à poil, survivre dans la fournaise ?

En quelques semaines, je fus guéri. Une semaine encore plus tard, on m'autorisa à déambuler dans le Temple. Loin des regards indiscrets, évidemment, mais du moins pouvais-je marcher. Les prêtres tentèrent de me faire parler, de me faire dire quelque chose sur mes origines, mais je ne pipai mot. Non seulement parce que je n'en savais rien, mais aussi parce que je n'osais pas articuler la moindre syllabe. Il fallut quatre ans aux prêtres pour arriver à me faire dire quelque chose. Entre temps, ils décidèrent de faire mon éducation. Préchi-précha de prêtres, voilà tout. Mais du moins cela leur apprit que je n'étais pas sourd. Je retenais. J'apprenais bien, aussi. Une conscience éveillée, qu'ils disaient. Un intérêt pour les choses. Comme si tout était digne d'intérêt, tout avait sa beauté. Je pouvais passer des heures à observer danser les flammes d'un feu, observer l'eau couler d'une fontaine. Je dessinai sur un carnet qu'ils m'avaient fourni mes observations. C'est comme ça que j'ai appris. J'observais, puis je décortiquais sur mon carnet. La forme d'un crâne, le fonctionnement d'une fontaine, les différentes étapes de la croissance d'une plante, désosser un oud pour mieux le reconstruire, et apprendre à en jouer... Les prêtres ont appelés ça une curiosité dévorante. Pour d'autres, c'était une curiosité déplacée. Mais qu'importe.

Oh, évidemment, les prêtres m'apprenaient autre chose. Une fois la confirmation faite que j'avais une langue et que je savais m'en servir, ils se mirent en tête de m'apprendre toutes les prières et les bénédictions possibles. Faire des gestes pour bénir. Me tenir droit. S'assurer que je connaissais le système de castes et de ghildes. L'ayant oublié, si jamais je l'ai su un jour, je dû réapprendre ces choses là. Une fois qu'ils m'estimèrent prêt, on me plaça au centre du Temple, sous bonne garde, et je devais bénir d'un geste ou d'une parole. « Que Dos'Ara vous garde, mon enfant. » « La Trinité veille sur vous. » et autre fadaises toutes aussi plates les unes que les autres. Parfois, je devais m'entailler le pouce, et apposer un peu de mon sang sur le front du fidèle. Généralement fortuné et avec une généreuse donation au Temple, le fidèle. Bien sûr, les prêtres ne manquaient pas de montrer que le lendemain, je n'avais plus une marque sur les mains. Gloire soit rendue à Dos'Ara. Oui, vous la sentez, mon ironie, hein ?

Et puis, à ma demande, vers ce que je considère comme mes quinze ans – peut-être plus, peut-être moins – , ils m'autorisèrent de passer à autre chose que joli automate bénissant les pratiquants. Je fus nommé aspirant, bien que j'avais déjà reçu depuis longtemps les sermons et les leçons visant de faire de moi le parfait petit prêtre dispensant la bonne parole à tous. Au moins on me laissait un peu plus tranquille, question bénédiction. Quoique. C'est à ce moment là que les légendes sur l'Enfant-Fleur partirent à tous les coins de Merreth.

J'ai grandi un peu en solitaire. On ne mêle pas l'essence des dieux avec la plèbe, n'est-ce-pas ? On devait préserver ma pureté. Ma foi. Ma vertu divine. J'ai appris à jouer du oud, je l'ai dit plus haut. Mais pas en public, ah non ! Pas pour la plèbe. Pour le Mestre et ses plus hauts-prêtres, voilà tout. Je ne pouvais pas danser si l'envie m'en prenait. Chanter non plus. Ou alors discrètement. Me faire plaisir à table ? Quelle idée ! En tant que belle petite relique, je ne dois pas manger trop, ni m'empiffrer de pâtisseries. Je devais faire preuve de maintiens, de hauteur.

Les platitudes proférées par les prêtres amenaient de plus en plus de fidèle au Temple. Ça ne ravissait pas vraiment les autres Temples. Considérant ma nature « divine », il leur semblait injuste que seul le Temple des Deux Soleils profite de ma présence.

C'est ainsi que je voyageai, sous bonne escorte, entre les trois cités. On faisait bouger la belle relique, le petit automate. Je ne manquai jamais de bénir au passage les marchands. Il paraît que ça a fait grimper ma côte de popularité. Un Saint vivant, n'hésitant pas à s'abaisser et à saluer et bénir les castes les plus pauvres. Ça ne plaisait pas vraiment aux prêtres de Dos'Ara, car je bafouais allègrement les dogmes qu'ils m'avaient enseignés, mais j'avais dix-sept ans, et je sortais enfin du Temple. J'étais plus qu'heureux de parcourir les routes. Même la brûlure des soleils me faisait sourire. Et les nuits ! Le ciel n'était jamais plus beau que dans le désert.

C'est au Temple de Lith Merë que j'appris le plus de chose. Et qu'en l'occurrence, je rencontrai Léhalvah. Une des prêtresses les plus expérimentées de la déesse. Elle passait pour avoir des visions de l'avenir. Pas assez puissante pour entrer chez les Psyjiic, mais suffisamment pour pouvoir prédire, de temps à autre, le temps qu'il ferait demain ou l'arrivée d'un Saint, par exemple. Le temps que je passais au Temple – seul homme entouré de femmes... - fut le plus productif. Les aspirantes ne devaient pas m'approcher, mais Léhalvah ne se fit pas prier. J'avais l'âge d'être son fils. Et peut-être avait-elle vu la solitude dans laquelle j'avais été enfermé, et elle devint une amie proche. La seule, peut-être, pour qui je serais capable de sacrifier mon existence. Avec le temps, les Temples décidèrent que je passerai un an dans chaque. Au moins ils ne se disputeraient plus les fidèles.

Léhalvah. C'est elle qui m'a convaincu d'écrire ces lignes. C'est également elle qui m'a fait la leçon sur mon manque de foi. Si moi, plus que tout d'autre, n'était pas convaincu par la Trinité, alors que pendant près de dix ans les prêtres avaient fait de moi un avatar pour leur aspiration... Mais c'est assez. J'en ai assez de vivre dans le mensonge.

Il était temps d'écrire ce que je croyais être vrai, et non plus ce qu'on avait inventé pour moi.



[...]



Je venais d'avoir vingt-cinq ans. D'après l'âge qu'on m'avait donné. J'avais été sélectionné parmi tous les aspirants pour prononcer un discours. Évidemment, ça ne pouvait pas tomber sur quelqu'un d'autre. C'était à ce moment précis que j'avais vaguement caressé l'idée de tout avouer. Tous mes doutes. Mon peu de foi. Le « don de Dos'Ara », qui n'était qu'une partie de ma nature. Que peut-être je n'étais pas l'Enfant-Fleur dont tout le monde se rengorgeait, mais peut-être que je venais d'au delà du désert. Or, les mots se glacèrent dans ma gorge.

Tous ces hommes et femmes avaient peut-être fondé des années de foi sur moi. Sur la preuve vivante de la bienfaisance de la Trinité. Du cadeau qu'ils avaient fait au monde. Qu'ils existent réellement ou non n'avait aucune espèce d'importance. Ce qui était important, c'était ce que les gens croyaient. Ce qui les poussait à vivre, à avancer. De quel droit pouvais-je leur retirer leurs rêves, leurs espérances ? Si l'Enfant-Fleur si providentiel dont on les avait bassiné depuis des années venait à leur dire « tout est faux » ? Mon bonheur et ma liberté passaient après le leur.

Le discours ? Je ne me souviens pas des mots. M'étant convaincu de révéler le pot aux roses aux prêtres, je n'avais pas pensé à un discours de secours. Mais le blabla que je proférai parut satisfaire les autres. Et je fus ordonné prêtre de Dos'Ara. Léhalvah, quand la nouvelle lui parvint, me félicita.

Mais je ne pouvais pas me sortir de la tête que je n'avais pas fait ce qu'il fallait.

Quelques années ont passé, depuis. Il m'arrive toujours de regarder le désert, et me demander ce qu'il y a au-delà. De contempler les étoiles du ciel en rêvant.

Et en prononçant quelque apostasie ou vulgarité.

On ne se refait pas, hé !






DERRIÈRE L'ÉCRAN


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MessageSujet: Re: Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel   Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel EmptyJeu 7 Aoû - 22:19

Ton perso a l'air vraiment marrant x3

◈ VALIDÉ ◈

La bienvenue officielle parmi nous, puisses-tu t'y plaire Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel 1767868725

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MessageSujet: Re: Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel   Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel EmptyJeu 7 Aoû - 22:27

ouiiiiii \o/

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MessageSujet: Re: Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel   Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel EmptyVen 8 Aoû - 7:56


Félicitation pour ta fiche  Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel 119695132 

Te voilà coloré ^^
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MessageSujet: Re: Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel   Ilmaha Ua - La tête dans les étoiles du ciel EmptyVen 8 Aoû - 9:36

Waouh, que dire, j'adore ta plume, vraiment. C'est fluide, poétique, et l'on ressent le caractère de ton personnage au travers des lignes.

J'ai une hâte particulière à te voir jouer. Vraiment.
J'espère que nous aurons d'ailleurs l'occasion de jouer ensemble ! (Oui, j'en suis déjà à là.)

En attendant, je ne peux que te souhaiter la bienvenue parmi nous et te souhaiter de te plaire ici.
A bientôt, au fil des lignes.
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